La prospective des usages ou comment anticiper le futur

Prospective des usages

L’anticipation du futur joue un rôle important dans les projets d’innovation et s’avère nécessaire pour prendre des décisions stratégiques adaptées. Mais puisque le monde devient de plus en plus connecté et complexe, comment identifier les pistes les plus pertinentes ? Comment réduire les incertitudes ? L’expérience montre qu’une perspective déterministe ne suffit pas pour expliquer l’intégration sociale des technologies. Alors comment anticiper les usages qui accompagnent le développement des nouveaux produits et services ? Comment esquisser un scénario plausible du futur qui soit assez précis pour apporter des suggestions concrètes dès aujourd’hui ? Début de réponse par Niklas Henke, UI Designer chez Ixiade.

Quels sont les facteurs clés pour construire des scénarii précis et anticiper des usages ?

Pour réaliser une prospective des usages de demain, il faut d’abord passer par un travail ethnographique. L’objectif est de définir des axes majeurs de changements tout en identifiant et en caractérisant les opportunités, pour ensuite élaborer des scenarii prospectifs et déterminer les implications stratégiques. Pour ce faire, quatre étapes composent cette démarche : 1. La phase divergente, 2. La phase convergente, 3. La construction des représentations, 4. Les implications stratégiques.

1. La phase divergente est utilisée pour ouvrir le champ des possibles sans introduire d’objectivité. L’idée est de s’immerger sur le terrain et de collecter toutes les informations disponibles (signaux faibles, articles scientifiques et techniques, rapports des cabinets de conseils et des institutions, actualités, …) de manière non-structurée ou associative. Chez Ixiade, dans une démarche centrée utilisateurs, cette phase de Desk Research est souvent enrichie par d’autres méthodes de collecte comme par exemple des entretiens d’experts ou des observations d’utilisateurs.

2. La phase convergente sert ensuite à structurer les informations collectées et à identifier les forces sociétales, technologiques, économiques, écologiques et géopolitiques pour les classer selon leur impact sur le domaine et leur niveau d’incertitude sur la thématique. Cette hiérarchisation permet de donner des orientations sur le futur mais aussi de robustifier les conclusions en confrontant les avis des experts et en faisant des allers-retours entre le Desk Research et les outils ethnographiques.

3. La construction des représentations sous forme de scenarii concrets se base ensuite sur les axes de changements déterminés. Pour anticiper les usages prospectifs, il est conseillé de se concentrer sur des aspects quotidiens (là où se trouve le plus grand potentiel de valeur). Ces représentations sont ensuite analysées et filtrées selon leur plausibilité et la teneur des informations collectées.

4. Les implications stratégiques peuvent ensuite être déduites des scenarii retenus. Dès qu’un scenario pertinent et concret se dessine, un plan d’actions peut être mis en place pour y répondre, par exemple via un Business Model Canvas.

Mais comment se positionner face à ces résultats ?

La démarche de prospective des usages sert à construire rapidement des scenarii précis dans un futur empreint d’incertitudes, sur la base d’une variété de sources d’informations différentes (ce qui permet de rentrer dans les détails d’un sujet de haute complexité). Même si le futur demeure incertain, cette démarche aide à diminuer la probabilité de faire face à des tendances imprévues et permet d’anticiper l’évolution des produits et des usages qui les accompagnent. Ainsi, la démarche de prospective des usages révèle des orientations futures justifiées et plausibles et permet d’anticiper leurs implications sur le plan stratégique.

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